La suppression fin mars 2022, unilatérale et abrupte, dans "Sortir" supplément francilien de l'hebdomadaire, de la programmation des cinémas du 91,77, 95, et d'une partie du 78, du 93 et du 94 est un choix délibéré de la direction du journal.
Une telle décision, de la part de l'hebdomadaire de référence du cinéma nous choque et nous révolte tant dans la forme que sur le fond.
Dans la forme: -de la part d'un périodique qui se targue en permanence de faire appel à l'intelligence de ses lecteurs, de les respecter, - d' un périodique qui s'érige en défenseur de la culture, de ses créateurs et diffuseurs, et se veut leur partenaire, cette décision honteuse , au prétexte d'économies, nie les efforts obstinés des professionnels et collectivités de grande couronne francilienne pour défendre et promouvoir le droit d'aller au cinéma pour des populations éloignées (au sens propre ou figuré) de l'offre culturelle de Paris intra-muros.
C'est une marque de mépris et d'outrecuidance à l'égard d'un public réduit au statut de variable d'ajustement d'un business plan, suivant des critères de rentabilités, selon lesquels ce sont ceux qui ont le plus besoin d'information et d'incitation à s'approprier une offre culturelle qui en sont exclus en premier.
Sur le fond:
Une telle démarche de stigmatisation d'une population de plusieurs millions d'habitants , à la sortie (espérons-le) d'une période de confinement et restrictions qui ont gravement impacté la fréquentation des cinémas, alors que tout doit converger pour restaurer et conforter cette fréquentation, fragilisera un peu plus la reprise attendue.
La lutte contre le réchauffement climatique exige, dans le champs culturel comme partout, de passer du stade des lamentations et du greenwashing à celui d'une priorité effectivement donnée à des équipements publics de proximité plutôt qu'à la promotion aveugle d'une diffusion en ligne climaticide.
Nous demandons à Télérama de reprendre au plus vite la programmation des cinémas de grande couronne dans son supplément francilien
Proposition de lettre ouverte:
Les professionnels et spectateurs des cinémas de la grande couronne d’île de France dénoncent avec indignation l'attitude du magazine culturel Télérama.
Télérama vient effet de décider brutalement de supprimer les programmes des cinémas des départements Essonne Seine-et-Marne, Val d'Oise et des Yvelines pour partie, de son guide hebdomadaire de l'offre culturelle de l’Île de France.
Cette mesure est justifiée après coup par le "manque de rentabilité" de ces pages de programmes, dans un contexte de hausse du coût du papier. Mais à qui fera-t-on croire qu'une telle façon de traiter les lecteurs est le meilleur moyen de garantir l'avenir de la presse écrite et de Télérama en particulier?
Cette discrimination du journal Télérama à l'encontre de ses lecteurs et abonnés de ces départements, oblige à s'interroger sur la sincérité de son engagement affiché en faveur de la création et de la diffusion d'un cinéma de qualité en direction du publique le plus large. Mais au-delà d'un choix éditorial, cette mesure est symbolique d'un mépris insupportable à l'égard des banlieues, de leurs habitants et des professionnels qui y luttent quotidiennement pour une présence culturelle vitale pour le vivre ensemble
Nous demandons qu'elle soit annulée immédiatement. "
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