La crise sanitaire qui nous touche si durement se nourrit des dégâts que nous infligeons à notre environnement naturel et de la détérioration de nos conditions de vie : alimentation industrielle, contaminations chimiques de nos ressources vivrières, pollution atmosphérique entraînent l’explosion des pathologies chroniques et de l’obésité et nous fragilisent face aux maladies infectieuses : entre 2008 et 2018, le nombre de personnes souffrant d’affections de longue durée en France a augmenté de 40 % !
Le covid-19 frappe plus fort là où la population vit dans la précarité et le mal logement, jetant également une lumière crue sur les inégalités croissantes d’accès aux soins en France, sociales et territoriales : l’écart d’espérance de vie entre les 5% des hommes les plus riches et les 5% les plus pauvres frôle les 13 ans.
Cette crise n’est pas un accident de parcours dont il s’agirait de se relever pour que tout redevienne comme avant : elle reflète, tant dans ses déterminants que dans sa gestion, l’impasse des politiques néolibérales qui nous gouvernent, bureaucratiques et autoritaristes dans l’approche et utilitaristes sur le fond, ne se préoccupant des problèmes de santé du vivant que lorsqu’ils nuisent gravement à l’économie de marché.
Parce que nous ne voulons pas d’une société où le vivant se marchandise, il est grand temps de changer de programme : mobilisons-nous pour démocratiser la santé !
• Démocratisons la santé ! En revendiquant le droit de vivre dans un environnement sain : interdire les perturbateurs endocriniens et les produits mutagènes ; adopter une politique volontariste pour remplacer le plastique et pour rendre l’air de nos villes respirable ; lutter contre l’impunité des lobbys agro-alimentaires et des industries empoisonneuses et réparer les préjudices qu’ils font subir au monde du vivant.
• Démocratisons la santé ! En popularisant l’accès aux soins et à la prévention : s’engager à offrir un panier de services de santé et de prévention essentiels dans les territoires sous dotés et pour les personnes les plus précaires et les plus fragiles ; faire des soins en santé mentale un droit et pas un luxe, en améliorant le remboursement des consultations de psychologues, et en mobilisant davantage de moyens humains et financiers pour une psychiatrie véritablement humaniste et décentralisée ; revoir le mode de financement de l’hôpital pour rompre avec l’approche concurrentielle introduite par la Tarification à l’Activité (T2A).
• Démocratisons la santé ! En défendant une approche délibérative des politiques et des pratiques de santé : créer des espaces d’échange pluridisciplinaires et horizontaux, où les expériences, les connaissances et les contraintes des acteurs de première ligne –soignants et usagers·ères servent de boussole à l’action politique ; privilégier la subsidiarité au centralisme dans la prise de décision.
En signant cet appel, vous rejoignez le collectif de citoyen-ne-s, professionnels de santé, élu·es, collectifs de soignant·es et d’usager·ères, chercheur·es, militant·es, désireux·euses de démocratiser la santé et d’échanger idées, expériences et connaissances, autour d’une certaine idée de demain, dans laquelle la santé du vivant est placée au cœur des préoccupations politiques et sociales.
