« Nous nous associons à l’appel publié dans le Club de Mediapart le 19 janvier 2016 (ci-dessous), nous appelons à soutenir et renforcer le mouvement BDS et à boycotter les produits israéliens. »
Parmi les très nombreuses signatures qui ne cessent d’affluer, on peut noter entre autres :
Le philosophe Jacques Rancière, l’historien Enzo Traverso, le politologue François Burgat, le magistrat Ghislain Poissonnier, le directeur du journal Politis Denis Sieffert, les sociologues Zahra Ali et Nicolas Jounin, l’écrivain Julien Cendres, l’éditeur Farouk Mardam Bey, les juristes Paul Alliès et Monique Chemillier-Gendreau, le physicien Jean-Marc Lévy-Leblond, les mathématiciens Arnaud Beauville, Ivar Ekeland, Michael Harris, Joseph Oesterlé, Lionel Schwartz et Jean-François Méla, le peintre Ernest Pignon-Ernest, les cinéastes Alain Guiraudie, Eyal Sivan et Elia Suleiman, les dessinateurs Tardi et Siné, le chanteur Kaddour du groupe HK et les saltimbanques, les chanteuses Dominique Grange, Elli Medeiros et Francesca Solleville, les militant.e.s Ismahane Chouder, Annick Coupé, Alima Boumedienne, Mireille Fanon Mendes-France, Jean-Baptiste Libouban, Michèle Sibony et Omar Slaouti, les élu-e-s/militants politiques Olivier Besancenot, Myriam Martin, conseillère régionale et porte parole d'Ensemble, Fatima Bezli, élue au Conseil Régional d’Auvergne-Rhône Alpes, Julien Pauliac, Secrétaire de l'Union Départementale CGT du Puy-de-Dôme, Corinne Lehl, conseillère du 7ème arrondissement Métropole de Lyon, Thomas Coutrot, co-président d'Attac France, le docteur en sciences politiques Julien Salingue...
La liste des 1765 premiers signataires est disponible sur le site de BDS-France :
http://www.bdsfrance.org/petition-nous-appelons-au-boycott-des-produits-israeliens/
( Elles s'ajoutent aux signatures sur ce site)
Version anglaise de cette pétition : http://boycottproduitsisraeliens.wesign.it/en
Version espagnole de cette pétition : http://boycottproduitsisraeliens.wesign.it/es
NOUS APPELONS AU BOYCOTT DES PRODUITS ISRAÉLIENS !
De nombreuses associations s’indignent de la décision de la Cour de cassation du 20 octobre 2015, qui a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens. Voici un nouvel appel signé par plusieurs militants, intellectuels et responsables politiques en défense de la campagne BDS lancé par les Palestiniens le 4 juillet 2005.
19 janv. 2016
Nous ne nous plierons pas à la décision de la Cour de cassation du 20 octobre 2015 !
Le 20 octobre 2015, par deux arrêts, la Cour de cassation a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens et confirmé la lourde condamnation de plusieurs militants du mouvement Boycott désinvestissement sanctions (BDS). Elle a utilisé pour cela, un article de la loi de la presse qui évoque le délit de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée ».
Cette décision est plus qu’étonnante, elle est scandaleuse. Cette loi est supposée protéger une personne ou un groupe de personnes victimes d’une discrimination à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion. Elle ne prévoit nullement de protéger la politique d’un Etat contre une critique citoyenne, lorsque cette critique prend la forme d’un appel au boycott de produits. A de nombreuses reprises, des organisations ont appelé dans le monde au boycott de la Birmanie ou de la Russie, de la Chine ou du Mexique, sans que soit jamais évoquée une telle clause.
En dépit de l’insistance du ministère de la justice, la plupart des juridictions françaises saisies ont refusé au cours de ces dernières années de considérer que l’appel au boycott de produits israéliens relevait d’une infraction pénale.
Avec la décision de la cour de Cassation, la France devient le seul pays démocratique du monde où une telle interdiction a été prise. Pour un pays qui, depuis un an, n’a pas cessé de se réclamer son attachement à la liberté d’expression c’est une situation d’autant plus paradoxale, qu’il est plus que probable que la Cour européenne des droits de l’Homme reviendra sur ce jugement malvenu. Même la cour de Cassation doit répondre de ses décisions et se conformer à des principes universels que sont, notamment, le droit d’expression.
Le mouvement BDS s’est créé dans un contexte de démission de la communauté internationale incapable de mettre un terme à la colonisation ni de protéger les Palestiniens des exactions quotidiennes que leur infligent armée et colons israéliens. Ce mouvement pour le boycott rencontre un succès croissant dans le monde, en tant que seul moyen non-violent de faire pression sur Israël. Il permet à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de manifester pacifiquement leur solidarité et de protester par là-même contre le traitement de faveur dont bénéficie ce pays de la part de la communauté internationale en dépit de ses violations constantes du droit international. C’est pourquoi nous appelons à soutenir et renforcer le mouvement BDS et à boycotter les produits israéliens.
(1) décision de la Cour de cassation du 20 octobre 2015
Les signataires de l’appel :
Ahmed Abbes, Directeur de recherche au CNRS, Paris
Sihame Assbague, militante associative
Etienne Balibar, Professeur émérite, Université de Paris-Ouest Nanterre
Saïd Bouamama, sociologue
Rony Brauman, médecin, essayiste
Sonia Dayan-Herzbrun, Professeure émérite à l’Université Paris Diderot-Paris7
Christine Delphy, sociologue, cofondatrice de Nouvelles Questions Féministes
Alain Gresh, journaliste
Nacira Guénif, sociologue, Université Paris 8
Christian Salmon, écrivain
Azzedine Taïbi, maire de Stains
Marie-Christine Vergiat, députée européenne