Les adhérents directs oubliés
Dans l'Union Européenne, nous sommes tous Européens mais venons tous d'une nation différente. Les Français ne sont pas des Allemands qui ne sont pas des Italiens, des Slovaques ou des Chypriotes, etc. Mais tous sont Européens. À l'UDI, c'est pareil : il y a les Radicaux, les membres de l’Alliance Centriste, de la Force Européenne Démocrate, de la Gauche Moderne et du Nouveau Centre. Sauf qu'un État-Membre a disparu ou n'a jamais existé...
Imaginez qu'un des poids lourds de l'Europe, la France, l'Italie ou le Royaume-Uni, n'envoie jamais de représentants à Bruxelles ou à Strasbourg. Personne au Conseil Européen, personne au Conseil des Ministres, aucun député européen. Et pourtant toutes les décisions prises s'appliqueraient à ses citoyens. Que se passerait-il ? Leurs intérêts seraient piétinés. Ils seraient les éternels perdants, la perpétuelle cinquième roue du carrosse. Des citoyens européens sans représentation et marginalisés, c’est peu ou prou la situation des adhérents directs de l’UDI !
Suivant la composition du corps électoral de l’UDI (disponible en ligne), sur les quelques vingt-huit mille adhérents de notre parti, près de sept mille se revendiquent adhérents directs, ce qui représente près du quart de tous les adhérents. Or ces mêmes adhérents sont très peu représentés au sein des instances locales, départementales et nationales de l’UDI. Nous défendons d’abord les couleurs UDI, nous sommes très présents sur le terrain, mais ceux d'entre nous qui sont élus, porte-paroles ou représentants externes se comptent sur les doigts de la main. Les membres des chapelles, eux, sont favorisés : pour le prix de la même cotisation ils bénéficient de nombreux évènements et formations dans l’année, de la force de leur réseau naturel, en plus des évènements de l’UDI.
L'adhésion directe, un vrai choix
S'il n'y a aucune organisation qui soit propre aux adhérents directs à quoi sert-on ? Trop souvent nous avons le sentiment d’être des adhérents de seconde zone. Des laissés-pour-compte, informés lorsqu’il faut remplir les rangs des meetings, mais jamais lorsque qu’il s’agit de participer activement. Et combien de fois nous a-t-on offert la fausse solution de rejoindre une chapelle : « Tu te sens exclu ? Adhère à ma chapelle ! (NB: jamais celle des autres) Ou arrête de te plaindre ! ». Mais nous ne voulons pas d'une chapelle ! Nous ne voulons aucune étiquette de plus ! Nous sommes venus à l'UDI pour l'UDI, pas pour une de ses composantes ! Nous sommes dans cette Union parce que nous voulons unir les démocrates indépendants ! Dire oui à une des chapelles, c'est dire non à chacune des autres. C'est faire serment d'allégeance à un groupe en même temps qu'acte de défiance envers tous les autres. Nous refusons ce choix absurde. Nous portons de l'estime à toutes les chapelles, mais notre seule maison, la seule que nous voulons, c'est l'UDI !
Propositions
Jean Monnet disait avec raison que rien ne dure sans les institutions. Tous les discours que nous entendons à notre endroit sont probablement sincères, mais sans changement institutionnel, sans la force de règles statutaires, les habitudes naturelles perdureront et nous aurons encore et toujours tort, parce qu'absents malgré nous.
C'est pourquoi nous demandons aujourd'hui un changement structurel. En juin dernier, le Conseil National a montré - une fois de plus s'il en est besoin - qu'aucun parti-membre ne voulait entendre parler de fusion des composantes. C'est légitime et compréhensible. Après tout, ce n'est pas parce qu'on construit l'Europe qu'on abandonne la France, bien au contraire. Vous ne voulez en aucun cas abandonner vos chapelles ? Vous tenez à votre Histoire, votre culture, vos leaders, vos sensibilités, vos différences ? D'accord ! Mais alors donnez-nous ni plus ni moins que les mêmes droits ! Et cela implique :
- des représentants des adhérents directs, élus par ces derniers uniquement, dans chaque instance UDI où les partis-membres en possèdent.
- la reconnaissance de responsables locaux et nationaux des adhérents directs, élus dans chaque fédération départementale et au national, comme le font les partis-membres, avec le même droit pour chacun d'eux, à son niveau, de gérer les adhérents directs sous leur responsabilité - ce qui implique de disposer de leurs coordonnées.
Ainsi l'UDI se verra renforcée ! Oui, renforcée car plutôt que de doublonner une fois de plus les bureaux, les commissions politiques et autres structures partisanes, plutôt que de privilégier les évènements de notre pseudo-chapelle sur les évènements communs, nous mettrons toute l'énergie de notre structure au service des bureaux, programmes politiques et évènements de l'UDI déjà existants ! L'inter-connexion des adhérents directs aidera l'UDI à renforcer sa culture militante, pour la simple et bonne raison que nous ne comptons pas de notables dans nos rangs !
Les autres solutions, moins engageantes, seraient ou bien d'empêcher à terme l'adhésion directe en obligeant chaque adhérent à choisir un parti-membre lors du prochain renouvellement - solution extrême qui entraînerait le départ de beaucoup de militants - ou bien de fonder officiellement et à regret un nouveau et absurde parti-membre, dans le but unique de défendre les militants soutenant d'abord l'UDI.
Messieurs les candidats, nous espérons que notre appel, serein mais résolu, sera entendu. Nous ne demandons rien de plus que l'égalité. Pour devenir un parti attractif et attirer de nouveaux militants, l’UDI doit amorcer une mutation profonde… Nous avons fait le choix de l’UDI, nous avons adhéré à l’UDI pour l’UDI. Désormais nous souhaitons compter comme tous les adhérents de l’UDI.