Rétablissement de la diffusion grandes ondes de France Inter

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Cette interruption des émissions est un signal affligeant pour cette chaîne écoutée dans les pays limitrophes, comme un écho de la France. Ce sont des centaines de milliers d'expatriés ainsi qu'au moins six millions de francophones de Belgique et de Suisse qui sont ainsi privés d'émissions de qualité. France Inter est écoutée sur 162 kHz en Belgique, en Suisse, en Angleterre, en Allemagne, au Luxembourg, en Hollande, en Espagne, en Italie... où la réception en FM est inexistante. 

Le prestige de cette chaîne radio vaut bien les économies que la direction a prétendu faire en interrompant les émissions en grandes ondes. 

Vouloir rétablir les grandes ondes, ce n'est pas vouloir revenir au Code Morse, au télex ou encore au pneumatique parisien.

Tout d'abord, parce que le Code Morse, le télex et le pneumatique ont étés avantageusement remplacés par des solutions techniques infiniment plus fiables. Ce qui est loin d'être le cas des grandes ondes.

Si la revendication de maintien, puis de rétablissement des grandes ondes a, tout d'abord, été soutenue par quelques centaines de Français de l'étranger et de francophones du monde, il apparait aujourd'hui que les zones qui ne reçoivent pas France Inter en métropole sont beaucoup plus importantes que ce qui a d'abord été annoncé par Radio France, puisque de grandes agglomérations comme Nice et la métropole lilloise ainsi qu'une partie importante de la Région parisienne sont privées d'une réception FM de qualité.

La solution préconisée par la direction de Radio France pour les 500.000 ( estimation de Radio France ) à 650.000 ( la nôtre ) auditeurs privés de grandes ondes est de se servir du wifi : ce qui signifie des centaines de milliers d'ordinateurs allumés simultanément en plus. Pas vraiment dans l'esprit de la COP 21.

Notons au passage que les radios privées ( Europe 1, RMC, RTL ) ont décidé, elles, de maintenir les émissions en grandes ondes. Les gouvernements algérien et marocain aussi, dont les émissions parviennent partout en France métropolitaine. Mais les populations maghrébines sont sans doute indignes, a contrario, d'entendre la voix de la France.

L'argument selon lequel l'émetteur grandes ondes est trop coûteux ne tient pas la route : il est maintenu car il envoie des signaux horaires à 300.000 appareils connectés en France, la plupart liés à la sécurité du territoire ( aéroports, gares, horloges diverses et même feux de signalisation ). Donc, l'économie réalisée par Radio France est reportée dans les charges de l'Agence nationale des fréquences ( ANFR ), qui a été très logiquement chargée par le gouvernement de maintenir l'émetteur de France Inter, lequel tourne désormais à vide. Un éventuel surcoût serait marginal, et vaudrait bien le prestige de la station. 

France Inter en grandes ondes, c'est aussi un instrument irremplaçable qui permet chaque année à de jeunes étrangers d'accéder à la connaissance de la langue française, et à de moins jeunes de l'entretenir et cela, alors que la langue française est destinée à devenir la première de l'Union européenne.

Le ridicule de cette mesure éclate encore plus lorsque, au moment même où la ministre Fleur Pellerin décidait de cette suppression, le gouvernement éditait sur son site internet les recommandations à chaque résident français en cas de catastrophe majeure : y figure le fait de garder à portée de la main une radio à piles où à manivelle qui reçoit les grandes ondes...

Toutefois, la partie n'est pas finie : sur son site, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a publié un appel à manifestation d'intérêt afin d'attribuer la fréquence, désormais libre mais toujours en activité, qui était jusqu'à il y'a quelques jours, celle de France Inter. Il s'agit désormais d'obtenir de la direction de Radio France, que celle-ci se manifeste auprès du CSA en négociant de nouvelles conditions d'émission.

Soutenons le rétablissement de la diffusion de France Inter en grandes ondes.

Mobilisation créée par Sans organisation
25/7/2015

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